Le mardi 17 avril 2018. Au palais de justice de Québec, les survivants et les familles des victimes de la tuerie défilent devant le juge François Huot. Bissonnette a déjà avoué son crime, mais pour eux, témoigner de l’horreur est une forme de catharsis, une délivrance.
Au même moment, une station de radio de Québec offre à ses auditeurs une autre sorte de défoulement. La tribune téléphonique, ce jour-là, porte sur le voile islamique.
Pendant que les victimes de Bissonnette racontent leur vie brisée, la radio ouvre ses lignes. Et les vannes.
« Je regarde ça aller, pis c’est comme l’érosion. Ils sont en train de nous gruger tranquillement », s’inquiète un auditeur. « Sentez-vous l’énergie de cette vague irrépressible de l’arrivée de musulmans dans notre société ? », demande un autre.
Les musulmans forment 3 % de la population québécoise. Sur les ondes de cette station, pourtant, l’heure n’est pas à la nuance. On est déjà passé à un autre appel affolé.
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